Le chef de l’opposition est mort à 80 ans en Inde, provoquant un séisme politique au Kenya alors que se profile une présidentielle en 2027 dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Le chef de l’État, qui avait battu de peu Raila Odinga lors de la dernière présidentielle de 2022, a évoqué « l’un des plus grands hommes d’État du Kenya et l’un des plus grands fils de l’Afrique (…) un géant de la démocratie, un combattant intrépide de la liberté et un guerrier infatigable de la bonne gouvernance ».
Durant cette période, en hommage à la « contribution extraordinaire » de Raila Odinga pour ce pays d’Afrique de l’Est, « le drapeau national devrait être mis en berne à travers la République (…) dans toutes nos missions à l’étranger », a déclaré William Ruto lors d’une allocution au palais présidentiel.
Issu d’une dynastie politique
Longtemps député, cinq fois candidat malheureux à la présidentielle, Raila Odinga a été Premier ministre de 2008 à 2013. La disparition de « Baba » (« papa » en swahili, son surnom), figure incontournable de la communauté Luo, la deuxième plus importante du pays, laisse un grand vide dans l’opposition kényane.
La police indienne a déclaré à l’AFP qu’il marchait avec sa sœur, sa fille et son médecin lors d’une promenade matinale « lorsqu’il s’est soudainement effondré », et été conduit dans un hôpital où il a été déclaré mort.
Un porte-parole du Sreedhareeyam Ayurvedic Eye Hospital dans le Kerala a confirmé son décès. « Il a soudain été victime de difficultés respiratoires et s’est effondré », a rapporté ce porte-parole sous couvert d’anonymat. « Malgré les efforts répétés des médecins, son état s’est aggravé et il n’a pas pu être sauvé ».
Raila Odinga était issu d’une dynastie politique. Son père, Jaramogi Oginga Odinga, fut le grand perdant de la lutte pour le pouvoir après l’indépendance du Kenya en 1963, au profit du premier président Jomo Kenyatta.
Alliance politique avec William Ruto
Né le 7 janvier 1945, Raila Odinga était une des figures de l’opposition kényane, plusieurs fois emprisonné pour avoir combattu le régime à parti unique ou contraint à l’exil sous la présidence autocratique de Daniel Arap Moi (1978-2002).
Opposant au chef de l’État, à l’origine de rassemblements contre la politique économique du gouvernement, il s’était depuis plusieurs mois rapproché de William Ruto, qui l’avait d’ailleurs soutenu en février pour le poste de président de la Commission de l’Union africaine, élection également perdue.
Sa disparition laisse un vide au sein de l’opposition, et il est loin d’être certain que quelqu’un puisse égaler sa capacité de mobilisation alors que le pays s’engage dans une campagne potentiellement explosive avant les élections de 2027.
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