Le Cameroun et la RDC sont en tête du classement des pays de départ des pangolins trafiqués.
Plus de 26 500 kg d’écailles de pangolins en provenance de l’Afrique Centrale ont été saisies entre 2013 et 2023, soit un peu plus de 66 000 pangolins sortis de cette partie du continent en dix ans. C’est ce qui ressort de la base de données de l’organisme américain de recherche Center for Advanced Defence Studies (C4ADS).
Selon cette dernière, 116 saisies de pangolins effectuées entre le 1er janvier 2013 et le 9 juillet 2023. Ces cargaisons sont parties du Cameroun, de la RDC, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale. Selon mes experts, le pangolin reste le mammifère le plus braconné au monde avec 2,7 millions de sujets tués chaque année, devant les éléphants.
C4ADS présente le Nigéria comme point d’embarquement des écailles pour l’Asie (la Chine et le Vietnam principalement). Dans des villages situés autour de la forêt de Yangambi au Nord-Est de la RDC, près de 90% des jeunes locaux sont investis dans cette chasse illégale. Au Cameroun et en RDC, un petit pangolin avec écailles est commercialisé à environ 3 700 FCFA, un prix 300 fois moins cher qu’en Chine selon les experts.
Le commerce illégal des écailles de 2,7 millions de pangolins sortis des forêts de l’Afrique Centrale génère chaque année au moins 675 millions de dollars de revenus illicites (419 151 780 000 FCFA) aux trafiquants et leurs complices. En 2021, l’Opération Kuluna, menée conjointement par les gouvernements des États-Unis et de la République démocratique du Congo, a permis de saisir 938 kg d’ivoire et 34 kg d’écailles de pangolin à Kinshasa, pour une valeur d’environ 3,5 millions de dollars US, soit 2 118 milliards FCFA.