Face à l’augmentation du prix du litre du carburant, effectif au Cameroun depuis le 3 janvier 2024, l’Organisation patronal des syndicats des transporteurs et auxiliaires du Cameroun (Opstac) multiplie des réunions avec les transporteurs, informe Jean Paul Claude Noah, son secrétaire général.
Comment avez-vous accueilli l’augmentation du prix du litre du carburant au Cameroun ?
Nous avons appris cette nouvelle avec beaucoup de tristesse. Mais c’est malheureusement la réalité, puisque le monde est devenu un village planétaire. L’Etat n’avait pas une autre solution que de procéder à cette augmentation.
Ce que les camerounais doivent savoir, c’est que le Cameroun (pays pauvre), subventionne les ambassades, le carburant en République du Tchad et en République centrafricaine. Cela ne pouvait plus durer longtemps, étant donné que cela date des années d’avant 2006
Lorsque le Président de la République l’a annoncé dans son discours de fin d’année 2023, nous avons commencé à épiloguer dessus ; on a commencé à réfléchir sur des propositions. Ainsi, nous pensons qu’avec cette hausse, nous devons prendre les taureaux par les cornes. Nous allons poser les vrais problématiques pour soulager les transporteurs. C’est pour cela que nous n’avons pas voulu nous précipiter. Si le gouvernement ne prend pas au sérieux nos problèmes que nous allons envisager des solutions. Donc que ceux qui nous demandent de garer les voitures comprennent que nous ne sommes plus dans un monde fermé. La problématique du carburant n’est pas une affaire uniquement camerounaise.
Certaines personnes vous accusent de complicité avec le gouvernement. Avez-vous été consulté avant cette hausse des prix du carburant ?
Non ! Il n’y a pas eu de concertation avant cette augmentation. Vous savez c’est trop facile de critiquer les autres. Dans le milieu syndical, nous avons fait nos preuves. Les causes de l’augmentation du prix du litre du carburant sont connues… C’est très facile de jeter l’anathème sur les autres.
L’occasion nous est donnée de poser les problèmes réels. C’est en ce moment que les gens vont voir la force de proposition et la capacité de négociation des syndicats des transporteurs. Nous avons une force de nuisance certes, mais nous ne l’utiliserons jamais pour détruire le pays. Nous ne sommes pas des destructeurs, mais plutôt des constructeurs.
Est-ce que c’est seulement une affaire du Cameroun ? Partout dans le monde, tout a augmenté. Ces indicateurs économiques, montrent que nous vivons dans un monde extrêmement dangereux. Nous devons nous prémunir en changeant de façon de vivre.
Concrètement que propose donc l’Opstac ?
Nous avons entamé des réunions avec des transporteurs à Olembé, en suite à Mvan à Yaoundé. L’objectif est de formuler ensemble les doléances des transporteurs pour les apporter aux pouvoirs publics. C’est-à-dire de la base vers le haut, contrairement à ceux qui restent dans leurs chambres pour inventer des plaintes.
Donc les arguments de nos membres, nos propositions serons clairement présentées bientôt, à la suite de nos concertations. On gros, nous trouverons des moyens devant alléger les dépenses des promoteurs des agences de voyage par exemple.
Propos recueillis par Arnaud Kevin Ngano