
Titre phare d’un album de 13 titres, Mbembe Kiri adresse une carte de visite du Cameroun ancien et actuel. Loin des obscénités de l’art musical actuel, le tout premier album Émotions Ya Dza d’Akoa Zoé célèbre à la fois les génies à l’échelle mondiale, l’art culinaire, la religion et les peuples du Cameroun.
Samuel Minko Mbamba est-ce que Jam Afane est là ? Où est John Ngu Foncha ? Djamna comme papa Ahidjo. Jean Marie Ahanda est-ce que Zanzibar est là ?, aussi étonnant que le succès de Sita Bella à Bamenda. Mbembe Kiri, c’est la poésie populaire des pères et mères fondateurs.
Comme à l’école de Foulassi, c’est patriotique; artistique tel le virtuose Théodore Epeme dit Zanzibar, célèbre soliste-bassiste des Têtes Brûlées et stratégique comme un but de Théophile Abega «Docteur », élu meilleur joueur africain en 1984, il fit partie des Lions Indomptables qui terminent invaincus la Coupe du monde 1982 en Espagne.
Meyega Be, Yamela, le salut royal décrit dans la chanson place la diversité culturelle du Cameroun en vitrine. Raison de plus pour penser au brillant sourire des éleveurs de Mora, aux huttes des pygmées de Bertoua, région de l’Est Cameroun. Sans oublier les gens de Ma’an messa, une géolocalisation précise qui renvoie très bien à la maisonnée de la grande famille Akoa sis à Mélangué 1.
À l’appel de Shiva, une divinité célèbre dans la vie religieuse indienne, Mbembe Kiri transcende le potentiel humain, naturel, économique, politique et culturel du pays de Paul Biya fort de 250 ethnies environ et de plus de 300 langues locales.
Si Akoa Zoé révèle que son chef d’œuvre musical est le lien d’un « Ciel qui lui a fait grâce de naître dans un monde de génies disséminés en Afrique, au Cameroun et ailleurs ». Il reste tout de même conscient que développer un art musical à succès au Cameroun, nécessite un mélange de talents, de génies, de stratégie et surtout de passion. Tout en citant des grands noms du monde littéraire, politique, footballistique, économique et même religieux. L’album Émotions Ya Dza poursuit sa course, aussi vite que Samuel Eto’o, avisé comme Amadou Amal. C’est un saut en hauteur à la Françoise Mbango.
Aussi stratégique que X-Maleya ou Zangalewa, Mbembe Kiri s’adresse à un large public comme les discours habituels de Paul Biya, l’actuel Chef de l’Etat camerounais.
Au-delà d’une invitation à s’inspirer du meilleur des anciens pour bâtir le meilleur de l’actuel. Aussi succulent que le water-fufu de Mamfe, avec l’album Émotions Ya Dza, c’est la gratitude approuvée afin d’atteindre de meilleures altitudes.