
La cérémonie présidée par le Gouverneur de la Banque centrale, Yvon Sana Bangui, a permis de présenter les 9 nouvelles dénominations et leurs caractéristiques.
La capitale centrafricaine a accueilli, ce 2 avril, la cérémonie de présentation de la nouvelle gamme de pièces de monnaie “type 2024” de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). La cérémonie présidée par le Gouverneur de la Banque centrale, Yvon Sana Bangui, en présence des différents directeurs nationaux de la BEAC, a permis de mettre en circulation 9 nouvelles dénominations, après celles de 2006. « Nous réécrivons l’histoire de la CEMAC avec cette cérémonie consacrée au lancement de la nouvelle gamme de pièces de monnaie.

La banque centrale aujourd’hui, confirme sa mission de mettre en circulation les billets et pièces de monnaie métallique qui ont cours légal et pouvoir libératoire, 19 ans plus tard », a déclaré Yvon Sana Bangui dans son discours de circonstance
A la différence de la précédente gamme qui comportait 8 dénominations, la gamme « Type 2024 » en compte 9 notamment 1FCFA, 2 FCFA, 5 FCFA, et 10 FCFA encore appelées « petites dénominations » et 25 FCFA, 50 FCFA, 100 FCFA, 200 FCFA et 500 FCFA qui sont les grandes dénominations.
L’introduction de la pièce de 200 FCFA se justifie, selon le Gouverneur, par l’absence d’une pièce de référence intermédiaire entre 100 et 500 FCFA. La nouvelle pièce devrait donc permettre de répondre aux besoins des consommateurs dans les transactions courantes.
Entre autres innovations, la Banque centrale a apporté un système de sécurité aux pièces de 100 Fcfa et 50 Fcfa par le biais de leur forme et sur la pièce de 500 FCFA par la coloration (tricolore) grâce à l’inox.
L’objectif poursuivi par cette initiative est de lutter contre la pénurie en augmentant la taille et la disponibilité de nos pièces, renforcer la sécurité au niveau du choix des alliages et des métaux moins valeureux pour décourager la réutilisation et assurer la résistance et la durabilité afin de maintenir le niveau satisfaisant de circulation monétaire.
En effet, les pièces de cette nouvelle gamme doivent contribuer à lutter contre une pénurie manifeste de monnaie divisionnaire qui est courante dans la région. Selon le Gouverneur de la Banque centrale, plusieurs raisons expliquent cette rareté notamment : l’exportation illégale des pièces de monnaie, l’usure et la perte, la thésaurisation, la forte démographie et la croissance du besoin. « Il y a eu un vaste réseau de trafiquants qui réexportaient illégalement les dernières pièces de la gamme 2006 vers d’autres continents. Plusieurs sites commercialisent nos pièces de 100 et 500 FCFA du fait des alliages utilisés, qui ont une valeur marchande élevée. La pièce de 100 FCFA par exemple se vend entre 1 et 1euro 50, ce qui explique le phénomène de la réexportation et de l’utilisation de nos pièces à des fins autres que monétaire.
C’est face à ces défis que la banque centrale a opté depuis 2023 de mettre en circulation une nouvelle gamme de pièces pour corriger toutes les insuffisances enregistrées et accompagner l’essor de nos économies », explique-t-il.
3 milliards de pièces en circulation
Afin d’améliorer et résoudre structurellement la pénurie de pièces en zone CEMAC, la Banque centrale s’est engagée à injecter massivement les nouvelles pièces dans le circuit à l’horizon 2030. Avec un rythme moyen de 500 millions de pièces injectées d’ici décembre et chaque année, dans l’optique d’atteindre 3 milliards de pièces en circulation en 2030. « Celles-ci seront transportées en avions dans 3 conteneurs de 25 tonnes », précise le Gouverneur. Cependant, il faut noter que les nouvelles pièces de monnaies circuleront concomitamment avec les pièces des gammes antérieures.
Soulignons que, depuis 1958, 3 gammes de pièces de monnaies ont été mises en circulation dans les 6 pays de la CEMAC à savoir les gammes 1958, 2006 et 2024. La nouvelle gamme soutient pour sa part 5 thèmes prioritaires pour le développement économique de la zone notamment l’agriculture moderne (représentée sur la pièce de 25FCFA), la préservation de la flore (50FCFA) et de la faune (100 FCFA), la promotion de la place de la femme dans la société (200FCFA) et l’éducation (500FCFA).